CLARAC Albert. Étiologie, pathogénie et sérothérapie de la fièvre jaune. Par le Dr Sanarelli, directeur de l'institut d'hygiène expérimentale de Montévidéo (Annales de l'Institut Pasteur, N°s de juin, septembre et octobre 1897). Résumé. Annales d'hygiène et de médecine coloniales (1898), p. 415-425

Identifiant

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Auteur

CLARAC Albert

Personne

Discipline

Médecine et hygiène coloniales

Type de données

Ressources textuelles

Langue du document

Français

Nom abrégé de la revue

Annales de médecine coloniale

Nom détaillé de la revue

Annales d'hygiène et de médecine coloniales

Editeur de la revue

Imprimerie nationale Octave Doin, place de l'Odéon, Paris

Date de parution

1898

Nombre de pages

11

Pathologie

fièvre jaune
poison
typhus
insuffisance rénale
maladie infectieuse
érysipèle
accoutumance
désinfectant
fièvre bilieuse hémoglobinurique
gastro-entérite aigüe
ictère
infection locale
lactose
pellicule
rosette
septicémie
tableau clinique

Coordonnées géographiques

[14.66667,-61#Martinique]

Licence

Licence ouverte - BIU Santé (Paris)

URI fascicule

https://www.nakala.fr/nakala/data/11280/a4a63bb7

URI document

https://api.nakala.fr/data/10.34847/nkl.d35cb8lq/97e933e9b5744882f8f029b596c7df953b0c25bc

Cle

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Fichier Texte

R E S U M E . 415 ETIOLOGIE, PATHOGEN IE ET SÉROTHÉRAPIE DELAFIÈVRE JAUNE, PARLEl)rSANARELLI, DIRECTEURDE L’INSTITUT D’HYGIENE EXPERIMENTALEDEMONTEVIDEO( A N N A L E SD EL ’I N S T I T U T P A S T E U R ,Nos DE JUIN,SEPTEMBREETOCTOBRE1897). RÉSUMÉ par le D r C L A R A C , MÉDECINENCUEFDESCOLONIES.Après avoir résumé rapidement et très clairement la symptomatologie et l’anatomie pathologique delà fièvre jaune, Sanarelli rapporte les recherches poursuivies pour arriver à l’isolement du microbe spécifique. Du sang, des humeurs et de tous les viscères de sujets morts au sixième ou septième jour de la maladie, l’auteur parvint à isoler en cultures pures, sept variétés microbiennes qu’il classe par ordre defréquence : i° protcus vulgaris;2°coli-bacille; 3° un bacille fluidifiant; h" un diplocoque fluidifiant; 5° un bacille pseudo-typhique présentant tous, les principaux caractères morphologiques et biologiques du vrai bacille d’Eberth; 6° le bacille pyocyanique;70 un bacille chromogène. Aucun de ces micro-organismes ne joue un rôle étiologique dans la maladie, mais ils doivent être considérés, surtout le proteus et le colibacille comme les agents d’uneinfection mixte secondaire, d’une importance capitale, car il n’est pas rare, et nous avons pu le constater nous-mêmes, qu’elle peut devenir la principale cause de la mort et expliquer dans bien des cas plusieurs des symptômes constatés dans le typhus amaril. Du sang recueilli avant la mort ainsi que du sang des cadavresdesujetsayantsuccombéle plussouventdu6e au 4 1 6 CLARAC. 7e jour (7 fois sur 12), de la rate, du foie, de l’urine, de la bile, l’auteur a pu isoler un bacille d’une espèce nouvelle qu’il considère comme l’agent spécifique de la fièvrejaune. Mais il est un fait intéressant et qui de prime abord peut surprendre et contredit les recherches microbiologiques antérieures, c’est que jamais Sanarelli n’a pu retrouver ce microbe dans les cultures faites avec le contenu gastro-intestinal. Il croit pouvoir en conclure que le microbe spécifique du typhus ictéroïde n'a certainement pas son habitat favori dans le tube digestif et que son poison est fabriqué à l’intérieur des organes et dans le sang même. Les phénomènes intestinaux de la fièvre jaune seraient dus exclusivement aux propriétés vomitives, nécrosantes et hémorragipares de la toxine spécifique fabriquée et circulant dans l’organisme. Nous voilà loin de l’opinion émise par Sternberg de Baltimore pour qui la fièvre jaune serait due probablement à une infection locale, siégeant principalement dans l’estomac. ( Report of the etiology and prevention ofyellowfever.) «Le bacille ictéroïde au commencement et pendant la maladie se multiplie très peu dans l’organisme humain et il suffit d’une petite quantité de toxine pour provoquer chez l’homme le tableau complet et très grave de la maladie.» Il semble que cette toxine facilite extraordinairement la production d’infections secondaires qui prennent souvent le type de véritables septicémies à coli-bacille, à streptocoque et à staphylocoque souvent mortelles. Gomme nous le disions plus haut, il nous a été donné de constater dans plusieurs cas les effets de ces associations microbiennes. À ce point de vue, l’observation suivante est assez intéressante : et II s’agit d’un sujet mort de fièvre jaune. Dès le deuxième jour l’haleine du malade était devenue excessivement fétide. La Soeur qui le soignait, créole et de retour dans la colonie depuis quatre ans, dut s’aliter immédiatement, après la mort,pour un érysipèle très grave de la face et du tronc.» N’est-il pas permis de rapprocher ce fait des cas d’érysipèle constatés chezlessages-femmes etlesmédecins ayant donné RÉSUMÉ. A17 des soins à des femmes en couches atteintes de septicémie puerpérale. Le l'oie est dans la fièvre jaune l’organe le plus gravement atteint, cependant Sanarelli a constate' que les microbes spécifiques ne s’y rencontrent qu’en petit nombre. C’est en favorisant artificiellement leur multiplicationdans le tissu hépatique qu’il est arrivé à constater chez ces microorganismes une grande tendance à se réunir en groupe dans l’intérieur des vaisseaux, ce qui constitue une disposition caractéristique. On trouve également des microbes isolés entrelescellules et éloignés des petits foyers endovasculaires. Ils sont très rares dans les reinsetencoreplus dansla rate. Lapropriétédedéterminerdescongestionsvasculaires et des hémorragies est un caractère saillant du poison fabriqué par le bacille ictéroïde. Ces manifestations sont singulièrement aggravées par l’intervention des associations microbiennes; car l’action éminemment hémorragipare des microbes signalés par Sanarelli est un fait bien connu. M O R P H O L O G I E .-------D I A G N O S T I C B A C T É R I O L O G I Q U E . cLc bacille ictéroïde se présente sous l’aspect de bâtonnets aux extrémités arrondies, le plus souvent réunis en groupes d’une longueur de 2 à A millimètres. Il varie de dimensions suivant les milieux. Il est mobile et pourvu de cils (A à 8).» Il se cultive facilement dans tous les milieux artificiels, c’est un anaérobie facultatif. Il se colore avec tous les colorants basiques, mais ne prend pas le gram. Sur gélatine à20°la culturedonne«descolonies punctiformes ayant l’aspect et les dimensions des leucocytes du sang. Elles sont en effet arrondies, incolores, sans noyaux et constituées par une granulation très fine et brillante. Elles ne fluidifient jamais la gélatine.» Au centre de la colonie on voit apparaître, au bout de C ou y jours,un point noir sphérique caractéristique. a sm . d ’ B ï g .c o l o n . — Juillet-aoùt-sept. 1898. I— 28 /i 18 CL AR AC. On peut également rencontrer des colonies de forme atypique en anneaux concentriques, en rosette, noyaux étalés, entrelacements réticulaires. Quand les colonies sont nombreuses, elles cessent de croître et se transforment au bout de quelques jours en points noirs tout à fait impénétrables à la lumière. Dans le cas contraire, elles conservent leur aspect brillant et granuleux, elles ne prennent jamais la couleur brunâtre qu’on remarque dans les cultures de coli-bacjlle. Dans les cultures en piqûre, le trajet du fil de platine s’entoure de petites sphères opaques. Sur gélose, les colonies séparées présentent un aspect grisâtre légèrement irisé. Elles peuvent s’arrêter dans leur développement, ou donner une culture tellement abondante, que cette culture coule et forme des rigoles le long de la gélose inclinée. Soumise à la température de 20° à 28°, la culture sur gélose du bacille ictéroïde qui a poussé à 87° s’entoure d’un'bourrelet épais et blanchâtre, contrastant avec la culture primitive et lui donnant l’apparence d’une empreinte sur de la cire à cacheter. Cet aspect en culture sur gélose est pour Sanarelli un des meilleurs diagnostics des cultures du bacille ictéroïde. Les cultures se développent bien sur sérum gélatinisé, mais s’arrêtent au bout de vingt-quatre heures. Les microbes sont alors beaucoup plus petits. Sur pomme de terre, la culture se fait en pellicule transparente, presque invisible. Lemeilleur milieudecultureserait lebouillonlaclosé à 2 p. 100 additionné de carbonate de chaux. Le bacille 1 e fait pas fermenter le lactose, mais fait fermenter vivement la glucose. En rapprochant les faits cliniques, l’expérimentation sur les animaux et les résultats fournis par les autopsies, Sanarelli explique l’ensemble des grands symptômes de la fièvre jaune auxquelscettemaladiedoitsoncaractèrepropre,aux RÉSUMÉ. 419 propriétés suivantes du bacille dont nous venons de résumer brièvement la morphologie : i°Propriétés stéatogènes (dégénérescence dufoie-ictère); 2°Propriétés congestivesethémorragipares(hémorragies multiples et principalementvomito-negro),céphalalgie, etc.; 3°Propriétés émétiques. « Les symptômes, les lésions et. la bactériologie de la fièvre jaune aussi bien chez l’homme que chez les animaux font bien présumer l’existence d’un poison spécifique produit par le bacille et capable de provoquer à lui seul tout le tableau morbide. » Ce poison doit être très énergique. L’expérimentation chez les différents animaux a fourni des résultats variables, souvent intéressants. Bien des symptômes observés s’écartent cependant de ceux de la fièvre jaune, mais les résultats des autopsies sont toujours concluants. C’est avec raison que Sanarelli fait observer « qu’il est tirs probable que la cause immédiate de la mort dansla plupart des cas de fièvre jaune est l’insuffisance rénale. » En effet, les symptômes de l’intoxication urémique ont une singulière analogie avec ceux que présente le tableau clinique de la fièvre jaune. Le bacille n’infecte pas seulement l’organisme, mais par les lésions produites sur les organes dépurateurs, le foie et les reins, il met obstacle à la destruction et à l’élimination des poisons qu’ils produisent. Ce fait général dans la pathogéniedes maladies nous paraît surtout remarquable dans le typhus icléroïde et la fièvre hémoglobinurique, deux affections qui, pour avoir une origine différente, n’en présentent pas moins de nombreuses analogies cliniques. Sanarelli est conduit à établir «trois types bactériologiques différents de la fièvre jaune chez l'homme1». Dans le premier type que reproduisent constamment les expériences de laboratoire,le bacille spécifique envahit plusou 28. 4 2 0 CLARAC. moinsrapidementl’organisme et tuele patient. C’estce que nous pourrions appeler le type pur. Dans le deuxième type, on se trouve en présence d’une affection mixte générale dominant la scène. Les bacilles spécifiques sont très rares, les produits toxiques, provenant des injections secondaires, s’opposeraient, même comme nous le verrons, à leur multiplication. Dans le troisième type, la mort est produite par l’insuffisance rénale. Cette division, à coup sûr très intéressante, nous semble quelque peu théorique et il est plus que probable, que les trois causes de mort marchent le plus souvent de pair et se commandent mutuellement. Il existerait, entre les bacilles provenant des infections secondaires et le bacille ictéroïde, un double antagonisme : antagonisme chimique et antagonisme vital. L’antagonisme chimique existe quanduneespècenepeut ni prospérer là où a vécu et prospéré une autre, et l’antagonisme vital quand une espèce ne peut vivre et prospérer là où vit et prospère une autre. Dans cet ordre d’idées, les expériences ont porté sur le streptocoque, et Sanarelli arrive aux conclusions suivantes : i°Lorsque les conditions de développement sont égales, le streptocoque prendtoujours le dessus sur le bacille ictéroïde; 2°Lestreptocoquesedéveloppebienlà oùs’estdéveloppé le bacille ictéroïde, tandis que le contraire a lieu pour ce dernier. II résulte même des expériences de l’auteur, que la présence du bacille ictéroïde favorise le développement du streptocoque. Ces résultats concorderaient avec ceux fournis par la clinique. (fil existe également entrele bacille ictéroïde et le staphylocoque doré un antagonisme vital, très prononcé, à l’avantage complet du second.* Le même antagonisme existe entre le coli-bacille et le bacille ictéroïde. Ces faits expliqueraient bien, d’après Sanarelli, (tics résultatsnégatifs fournis parlarecherche dubacille ictéroïde sur RÉSUMÉ. 421 le cadavre, mais 1 e dit pas pourquoi les invasions secondaires sont si constantes dans la fièvre jaune. Si ces faits sont bien exacts, ils suffiraient, à notre avis, à expliquer la fréquence des invasions secondaires. Eneffet, nous savons que, même en état de santé, les bacilles signalés vivent sans causer de dégâts dans l’organisme qui est suffisamment armé pour s’opposer à leur pullulation. Vienne le bacille ictéroïde, il affaiblit la défense et prépare même le terrain; les autres bacilles tenus en respect jusque-là pullulent alors avec une extraordinaire intensité, détruisent le bacille ictéroïde lui-mème, l’allié qui est venufairebrèche dans les organes dépurateurs, le foie et les reins. Un des chapitres les plus intéressants du mémoire qui nous occupe est celui qui a trait au développement de lafièvre jaune à bord des navires. Onsaitavecquelleténacitélafièvre jaunese cantonne à bord et surtout dans les parties mal aérées des vieux bâtiments. Sanarelli a constaté que, dans les bouillons, la présence des moisissuresfavorisaitconsidérablementle développementdu bacille ictéroïde et que, sur des plaques ensemencées et restées stériles,onconstatait laréviviscenceetlamultiplicationdu bacille, quand on faisait intervenir les spores d’une moisissure quelconque. C’est là comme on le voit un résultat des plus intéressants. « La légendaire chaleur humide et le manque de ventilation, seraient alors des conditions directement favorables au développement des moisissures, et indirectement favorables à la vitalité des bacilles ictéroïdes. » Il est certain que le développement et la transmission de la fièvre jaune à bord des bateaux sont moins fréquents de nos jours. Ce résultat serait dû non seulement aux progrès de l’hygiène et aux mesures quarantenaires bien entendues,mais aussi à la substitution du fer au bois dans la construction, substitution qui a eu pour conséquence de diminuer, dans de notables proportions, l’humidité du milieu nautique. On sait également que le flambage des murailles des navires a donné d’excellents résultats. 422 CL AR AC. Une mesure prophylactique de premier ordre découle de cette curieuse symbiose du bacille icléroïde, c’est qu’ayant tout, à bord aussi bien qu’à terre, il faut éviter l’humidité, cause génératrice principaledes moisissures. Le bacille ictéroïde résisterait peu à l’action de la chaleur humide (6o° à 65°). La chaleur sèche le tue entre 12o° et 195". «La dessiccation spontanée à la température ordinaire laisse au bacille ictéroïde une vitalité extrêmement considérable, n Les expériences ont porté sur des temps variables et ces résultats permettent d’expliquer les réveils de la maladie au bout de plusieurs années. En ce qui touche la résistance du bacille à l’action de la lumière solaire, les résultats obtenus ont été variables et inconstants. Le bacille icléroïde conserve dans l’eau de mer une vitalité remarquable. Cette constatation de laboratoire ne fait que vérifier ce que l’on sait depuis longtemps louchant le développement de la fièvre jaune dans les ports de mer. À Saint-Pierre (Martinique), c’est presque toujours sur les navires en rade ou dans les maisons qui bordent la plage que la fièvre jaune commence. En 1888, l’épidémie n’a pris fin qu’après l’évacuation complète de la rade. À ce point de vue, tous les médecins ont toujours signalé cette particularité que la partie de la rade située vis-à-vis de l’hôpital de Saint-Pierre est particulièrement dangereuse en temps d’épidémie; c’est en effet en ce point qu’aboutit l’égout de l’hôpital et, par suite, c’est là que sont déversées toutes les eaux contaminées provenant de cet établissement. Si le fait de la conservation et du développement du bacille ictéroïde dans l’eau de mer était reconnu exact, il en découlerait certaines mesures prophylactiques sur lesquelles il n’y a pas lieu de s’étendre ici, mais dont une s’impose tout d’abord, c’est la destruction ou la désinfection, avant le passage à l’égout, de tous les liquides ou matières provenant des malades atteints de fièvre jaune ou des cadavres. L’expérimentation a démontré à Sanarelli, ce que l’on savait RÉSUMÉ. 423 déjà, que l’ictère de la fièvre jaune est un ictère hématique ou hémoglobinurique. En ce qui touche le mode de pénétrationdansl’organisme won n’a pu encore recueillir des documents assez démonstratifs pour établir la transmission hydrique». Au contraire «il existe une série imposante de faits qui déposeraient décidément en faveur de la transmission atmosphérique. «L’expérimentation chez les animaux démontre la possibilité de la contagion par les voies respiratoires.» Sérothérapie. — Le sérum fourni par les cadavres et les convalescents ne présente aucune action immunisante. La vaccination des animaux, cobayes,chiens, chevaux est des plus délicates, et c’est en opérant avec la plus grande lenteur et une très grande minutie que Sanarelli serait arrivé à obtenir une vaccination efficace. Dans ces expériences, les difficultés surgissent à chaque pas et sontautrementnombreuses et grandes que dans la vaccination antidiphtéritique. Le sérum des cobayes vaccinés a fourni sur les cobayes des résultats assez encourageants. 17 sur 90 des animaux mis en expérience résistent à des doses de virus considérées comme mortelles. Chez les chiens, les résultats sont variables et fa «détermination d’une forte tolérance au virus amaril est lente et difficile». Le sérum du cheval semble posséder un pouvoir préventif très efficace, mais les résultats, quoique n ’étant pas définitifs, sont assez satisfaisants. En résumé «l’action préventive et curative du sérum du cobaye, du chien et du cheval vaccinés contre le bacille ictéroïde doit être considérée comme absolument démontrée chez les animaux». Ces conclusions de Sanarelli sont peut-être un peu optimistes. «Des expériences pratiquées avec de fortes doses de sérum normal de l’homme etd’autresanimaux,demêmequ’avec dusérumantidiphtéritique,antityphiqne,. anticholériqueet 424 CLARAC. antivenimeux,n’ontdonnéaucunrésultat,aupointdevue d’une action spécifique contre le microbedelafièvre jaune.» Quels seront les résultats fournis par le sérum antiamaril chez l’homme? L’auteur a su faire marcher de pair l’expérimentation et la clinique; les résultats obtenus, que nous venons de résumer aussi brièvement que possible, sont des plus encourageants, et, sans vouloir préjuger de l’avenir, on peut espérer que la découverte de Sanarelli pourra être féconde au point de vue du traitement et de la prophylaxie de la redoutable affection qu’est le typhus ictéroïde. Depuis que ces lignes ont été écrites; le docteur Sanarelli a fait paraître à la librairie Masson,120,boulevard Saint-Germain,dans l'Œuvre médico-chirurgicale, n° 8, une monographie complète sur la fièvre jaune, que j’engage nos collègues à lire. A propos du traitement du typhus amaril, Sanarelli dit qu’il n’est pas encore trouvé, mais que la voie où l’on doit le chercher ne peut être quela sérothérapie.L’espoir detrouver un sérumspécifiquecontrecette maladieest basésurplusieurs phénomènes importants. « Le sérum destiné à prévenir et à traiter la fièvre jaune s’obtient des animaux vaccinés contre le bacille ictéroïde. Sa préparation est basée sur les méthodes générales d’immunisation et ne diffère de celles plus connues que par l’extrême difficulté de faire tolérer par les animaux de fortes doses de typhus amaril, et d’obtenir un sérum doué d’un pouvoir préventif et curatif bien appréciable. On peut arriver à ce résultat après un traitement de 6 à 8 mois pour les cobayes et les chiens, de12 àî imois pour les chevaux. p Ce sérum, comme d’ailleurs la plupart des sérums préparés jusqu’à aujourd’hui, agit donc contre les microbes, maisne peut pas détruire leurs toxines, celles-ci une fois formées. p H est donc à supposer que son emploi, dans la pratique, ne donne de bons résultats que dans les cas à traitement précoce. Ce serait déjà, il est vrai, un grand résultat, puisque la thérapeutique de la fièvre jaune peut êtreconsidérée à l’heure A G GLU T IN A T IO N E T S É R O - D I A G X O S T I C . 425 actuelle comme négative. Nous espérons pourtant obtenir, d’ici peu de temps, des données exactes sur l’action du sérum antiamaril, dans le traitement préventif et curatif de la fièvre jaune humaine. ( La Direction )

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CLARAC Albert, “CLARAC Albert. Étiologie, pathogénie et sérothérapie de la fièvre jaune. Par le Dr Sanarelli, directeur de l'institut d'hygiène expérimentale de Montévidéo (Annales de l'Institut Pasteur, N°s de juin, septembre et octobre 1897). Résumé. Annales d'hygiène et de médecine coloniales (1898), p. 415-425,” RevColEurop, consulté le 27 avril 2024, https://revcoleurop.cnrs.fr/ark%3A/67375/2CJ351sC2BJf.

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