MIGUEL. Notes d'Histoire naturelle sur le Fouta-Djallon. I Population. Annales d'hygiène et de médecine coloniales (1898), p. 396-414

Identifiant

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Auteur

MIGUEL

Personne

Discipline

Médecine et hygiène coloniales

Type de données

Ressources textuelles

Langue du document

Français

Nom abrégé de la revue

Annales de médecine coloniale

Nom détaillé de la revue

Annales d'hygiène et de médecine coloniales

Editeur de la revue

Imprimerie nationale Octave Doin, place de l'Odéon, Paris

Date de parution

1898

Nombre de pages

19

Pathologie

antalgique
anthelminthique
antipyrétique
astringence
café
conjonctivite
diarrhée
douve du foie
dépression
gibbosité
lèpre
signe clinique
tabac à mâcher
vomissement

Coordonnées géographiques

[10.83333,-10.66667#Guinée]
[13.5,-15.5#Gambie]
[14.5,-14.25#Sénégal]
[15,19#Tchad]
[16,30#Soudan]
[18,9#Niger]
[27,30#Egypte]
[9,39.5#Ethiopie]
[9.53795,-13.67729#Conakry]

Licence

Licence ouverte - BIU Santé (Paris)

URI fascicule

https://www.nakala.fr/nakala/data/11280/a4a63bb7

URI document

https://api.nakala.fr/data/10.34847/nkl.d35cb8lq/e08a24999338869846c3d4bd3ae561b8b13c0829

Cle

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Fichier Texte

396 NOTES D’HISTOIRE NATURELLE SLR LE FOUTA-DJALLON, par le D' MIQUEL , MÉDECIN DE DEUXIEME CLASSE DES COLONIES. P O P U L A T I O N . Le Fouta-Djallon ou pays des Dialoukés a été envahi, il y a environ deux siècles, par des Foullahs qui ont réduit en esclavage les vaincus. D’où la double dénomination de ce pays. Les Foullahs se rattachent aux Peulhs échelonnés sur les rives du Sénégal et forment avec eux, et probablement avec les Foullahs du Ouassoulou ainsi qu’avec les autres Peulhs rencontrés sur la route du Tchad, un groupe ethnique très intéressant. Ils nous fournissent la preuve d’une grande migration partie du Nord-Est de l’Afrique et qui a fini par atteindre les régions occidentales du continent, « ils sont considérés par la plupart des ethnologues, disent MM. de Quatrefages et Hamy »', comme alliés intimement aux Egyptiens, tout en offrant des C rânia E t lm i c a , p. 507. NOTES D'HISTOIRE NATURELLE. 397 marques plus ou moins apparentes de mélanges avec les populations noires au milieu desquelles ils se sont graduellement établis. » Mais cette opinion ne reposait guère que sur l'examen des caractères extérieurs. Lorsque les auteurs que nous venons de citer ont publié leur grand ouvrage, ils n'avaient eu à leur disposition qu’un seul crâne peulh recueilli par le Dr Bancal à Saint-Louis du Sénégal. « Cette tête présente, en effet, des caractères mixtes qui répondent bien aux données acquises sur l'ethnogénie de cette population ». Depuis cette époque, le Muséum d’histoire naturelle de Paris a reçu deux autres crânes de la même race et l’un deux provient du Fouta-Djallon. Leur étude a été faite par M. le docteur Verneau,qui a pu disposer en outre de nombreux documents nouveaux, notamment des observations du Dr A. Rançon, médecin principal des colonies, sur les Peulhs de la haute-Gambie et des photographies de Foulbés rapportées des régions situées au Sud du Tchad, par MM. Béchagle et Bonnel de Mézières. Comparant toutes ces données à celles que lui avait fournies l’examen des crânes abyssins provenant de la mission du Dr Lapicque, il a montré (conférence Broca à la Société d’antbropologie, 1897) que les Foullahs ou Foulbés se rattachent intimement aux Ethiopiens et que chez les uns et les autres on rencontre deux types. L'un de ces types est caractérisé par l’ovale régulier de sa voûte crânienne et l'autre par sa forme pentagonale due à la forte saillie de ses bosses pariétales eu même temps que par le surbaissement de la partie supérieure de la tête. 1 a prouvé encore que ce dernier type se trouve fréquemment dans les séries de crânes anciens de l’Egypte et que c’est vraisemblablement dans ce pays qu'il faut aller chercher l’origine aussi bien des Abyssins que des Foulbés à tète surbaissée et pentagonale (2L C rânia E t h u i c a , p. 5o8. W La conférence du Dr Verneau étant resté inédite jusqu’à ce jour, nous devons à une communication orale de noire savant confrère les renseignements qui précèdent. 3 9 8 MIQUEL. L’expédition du Fouta m’a offert l’occasion de recueillir trois crânes de Foulbés qui ont été déposés au Muséum. Leur étude vient confirmer entièrement l’opinion émise par le Dr Verneau devant la Société d’anthropologie de Paris. Etant donné le petit nombre de pièces anatomiques qu’on possédait jusqu’ici, ils présentent un intérêt sur lequel il n’est pas besoin d’insister. Je dois remercier M. le professeur Hamy, du Muséum, de m’avoir autorisé à faire cette étude dans son laboratoire et son assistant, M. le docteur Verneau, de m’avoir aidé de sa compétence. Elle n’est d’ailleurs que le prélude d’une étude plus approfondie que celui-ci se propose de publier dans la Revue (Fanthropologie. L’un de ces crânes appartenait à l’Almamy Bokar-Byro, le second à son fils Mody-Sory et le troisième à Alfa-AUiou, tous de la famille Sourya, qui paraît plus mélangée que l’autre grande famille, celle des Alfaya. Bokar-Byro était âgé d’environ cinquante ans; taille, 1m. 68 à 1 m. 70, assez musclé, de couleur brun foncé, traits assez réguliers, nez presque pas épaté, lèvres peu épaisses. Un des derniers fils de l’Almamy Oumar, il avait réussi à se défaire de ses frères aînés et. à prendre la couronne de l’Almamy à la mort de son oncle Ibrahima-Sory. Il détenait le pouvoir depuis 1891 au détriment dos Alfaya et comptait le garder indéfiniment. En 1896, chassé du Foula par son dernier frère Mody- Abdoulaye et le grand prêtre Alfa Ibraliima Fougoumba, il se retira dans le Baringh, en pays Sousou, où se trouvait M. l’administrateur de Becckman. Il promit, si on lui accordait aide et protection, de donner définitivement, son pays à la France, qui serait représentée auprès de lui par un résident et une faible garnison. Pendant que l’administrateur se rendait à Conakry soumettre le projet au Gouvernement, Bokar-Byro rentra dans le Foula et parvint à châtier les rebelles avec ses propres moyens. Devenu plus puissant que jamais, il refusa de tenir ses promesses à l’égard de la France. On sait le reste. Mody-Sory, fils aîné de Bokar-Byro, était âgé de vingt- huit à trente ans, taille 1 m. 75 à 1 m. 80, bien musclé, teint NOTES D'HISTOIflE NATURELLE. 399 noir, traits plus grossiers que ceux de son père. D’humeur belliqueuse, il était délégué par l’Almamy à l’Attaque et au pillage des caravanes. Fut tué au combat de Porédaka où il commandait une fraction de l’armée de son père. Alfa-Alliou, âgé de cinquante à cinquante-cinq ans, taille î m. 75 environ, assez vigoureux, teint brun-rouge, traits réguliers et tins, nez presque droit, lèvres minces. Apparenté à Bokar-Byro, il avait été créé par lui chef de l’important village de Téliko. Fut exécuté à Timbo à la fin de novembre 189(1 pour avoir soulevé la population du Sud-Ouest du Fouta contre nous. Bokar-Byro et Mody-Sory représentent le type à tête régulièrement ovoïde. Les crânes sont volumineux (i,6 o 5 et i,56o centimètres cubes) très fortement dolichocéphales (indices céphaliques: 70, 37 et 71, 63); l’un et l’autre sont hysisténocéphales. L’Almamy surtout offre un développement vertical des plus remarquables, car le rapport de la hauteur de sa tête à sa largeur donne l’indice : 111, 37. Si on examine les crânes de profil, on voit que le front est un peu fuyant, mais la longueur du frontal (135 millimètres chez Bokar-Byro, i 3 3 millimètres chez Mody-Sory) rachète ce défaut. Le père et le fils montrent un peu en avant du bregma une dépression transversale, très manifeste chez les deux. À partir du bregma, la courbe se relève et se continue avec régularité jusqu’à la protubérance occipitale externe. La base est plutôt plate que renflée, de sorte que le grand développement vertical du crâne est dû uniquement à la surélévation du calvarium. Vue d’en haut (norma vertkalis), la tête affecte cette forme régulièrement elliptique déjà signalée. Les bosses pariétales sont complètement effacées et ne viennent pas interrompre la régularité de la courbe. Toutes les sutures sont ouvertes et relativement simples. Par la portion crânienne de leur tête, Bokar-Byro et Mody-Sory se ressemblent complètement. C’étaient deux hommes fortement musclés, ainsi que le dénotent les apophyses et les dépressions servant de points d’attache aux tendons. 4 0 0 MIQUEL. Dans la face, on constate aussi de grandes ressemblances. Maigre les dimensions considerables du diamètre bizygoma- tique maximum (i34 millimètres chez Bokar-Bvro; 135 millimètres chez Mody-Sory), l’indice facial est très élevé par suite du développement notable de cette partie de la tête dans le sens vertical. Les deux têtes sont donc harmoniques avec leur crâne allongé et leur face haute. Néanmoins, chez Mody-Sory, la face se raccourcit principalement dans la région maxillaire et ce raccourcissement porte aussi bien sur le maxillaire inférieur que sur le maxillaire supérieur. Les arcades sourcilières sont fortes et surmontent des orbites mésosèmes. Le nez, dont la charpente osseuse fait une saillie appréciable, donne un indice mésorrhinien; il est presque lep- torrhinien chez l’Almamv (48 , 24), et ce caractère dénote d’une façon bien nette que nous ne nous trouvons pas en présence de nègres proprement dits. C’est ce que montre encore le maxillaire inférieur, dont la symphyse, au lieu de fuir en arrière, se projette, au contraire, légèrement en avant. Le menton est large et assez saillant. Les incisives font défaut; mais à eu juger par la direction des alvéoles, elles ne devaient présenter qu’un prognathisme bien modéré. La mandibule de Bokar-Bvro est, nous l’avons dit, sensiblement plus développée en hauteur que celle de Mody-Sory; ses angles sont fortement extroversés. Tout en n’élant pas des nègres véritables, nos deux sujets avaient reçu une certaine quantité de sang noir. La projection faciale atteint, en effet, 42 millimètres chez le père et 35 millimètres chez le fils. On peut dire néanmoins que chez les deux, ce sont les caractères de l’Elhiopicn qui dominent. Alfa-AUiou appartient au type à voûte surbaissée et pentagonale. La capacité du crâne est encore plus considérable que chez les deux précédents (i,64o centimètres cubes), mais sa dolichocéplialie est moindre (indice céphalique : 73, G5). Le front monte droit jusqu’au niveau des bosses frontales; en ce point, la courbe s’infléchit et la voûte est surbaissée dans son ensemble. Cependant le crâne reste plus haut que large (indice transverso-vertical : 10 5 , 84); mais ce fait tient au N O T E S D ’H I S T O I R E N A TU RELLE. 401 renflement de la base, qui, à ce point de vue, se différencie nettement de celle des deux premières têtes. Quand on regarde le crâne d’en haut, on est frappé par la saillie exagérée des bosses pariétales; c’est ce qui lui donne sa forme pentagonale, forme tout aussi indiquée quand on examine la pièce par sa région postérieure. Notons que les bosses pariétales saillantes sont en même temps placées très haut. La face est en harmonie avec le crâne (indice : 73); elle est à la lois courte et plus étroite que chez l’Almamy et son fils. Les arcades sourcilières sont bien indiquées en dedans, vers la glabelle, mais elles s’effacent complètement en dehors. Les orbites sont très élevées et arrondies (indice : 97, A3). Le nez, dont la charpente fait une saillie bien prononcée, est un peu plus court que chez Bokar-Byro et chez Mody-Sory; sa largeur (27 millimètres et demi) n’est pas comparable à celle des nègres et l’indice reste mésorrhinien (51, 88). Le maxillaire inférieur se termine par un menton étroit pointu qui fait une légère saillie en avant au lieu de fuir. Alfa-Alliou était cependant métissé de nègre et, quoique sa projection faciale ne dépasse pas 3o millimètres, on trouve des preuves de ce croisement dans un léger prognathisme sous-nasal et dans une forte projection en avant du bord alvéolaire de la mandibule et des incisives inférieures. En résumé, les trois têtes de Foulbé du Fouta-Djallon que nous avons recueillies proviennent d’individus qui ont bien reçu une certaine quantité de sang noir, mais le métissage n’a pas suffi à faire disparaître les caractères fondamentaux de la race originelle. Ces caractères nous reportent vers le Nord de l’Ethiopie puisqu’ils rappellent les traits des deux types observés parmi les crânes abyssins rapportés par le Dr Lapicque. Cotte conclusion, qui corrobore les opinions émises par plusieurs ethnologues, a, cette fois, le mérite de reposer sur une hase anatomique, c’est-à-dire sur des données infiniment plus précises que celles fournies uniquement par les caractères morphologiques, dont l’observation réclame une sûreté de coup d’œil qu’il est rare de posséder. Voici cependant les principaux caractères physiques notés a n n . d ’h v g . c o l o n . — Juillet-août-sept. 18 9 8 . I — 27 402 MIQUEL. chez la généralité des Fouilahs, qui sont bien en accord avec les données anatomiques : Taille au-dessus de 1 m. Go; musculature assez développée à la tête et au tronc, moins dans les membres, les inférieurs surtout; tégument de couleur brun foncé. Tête allongée; cheveux peu crépus, suffisamment longs pour être disposés en tresses qui pendent sur les côtés de la tête et sur la nuque; Visage ovale; front presque droit, moyennement large; sourcils arqués; grand axe de l’œil horizontal; sclérotique moins pigmentée que chez les autres noirs; iris généralement noirs (je connais un exemple d’iris bleu). Nez droit ou aquilin, peu épaté; lèvres pincées; Pommettes peu saillantes; Dents blanches, plantées presque verticalement; Menton rond; Joues glabres; Moustache et barbe peu fournies; Oreilles fines, de longueur moyenne, à replis peu prononcés. Dans l’ensemble, traits assez fins et réguliers rappelant le type sémite. Les Fouilahs s’en éloignent, cependant bien plus que les Peulhs de la Haute-Casamance. Ces derniers ont la taille moins élevée, les traits plus délicats, les attaches plus fines, le tégument moins foncé. Au moral ils sont plus laborieux, moins autoritaires et moins guerriers. Ils s’occupent exclusivement de leurs cultures et de leurs troupeaux. Ils ne pratiquent pas la religion de Mahomet. C’est ce qui a fait dire par M. le lieutenant Moreau, à la Société de géographie, vers le mois de février ou mars 1896, que le jour où nous aurions conquis le Fouta-Djallon, nous trouverions pour exploiter ce pays une race laborieuse, docile, peu fanatique. Erreur profonde, les Fouilahs, dont la grande taille et les traits plus grossiers font deviner le croisement avec les races mandingues et sousous, sont paresseux, fourbes, babillards et mahométans fanatiques, du moins en apparence. Je n’insisterai pas sur leurs mœurs; MM. Bayol et Noirot les oui reproduites avec beaucoup d'exactitude et d’intérêt; leur NOTES D’HISTOIRE NATURELLE. 403 passage rapide au milieu de ces populations, l’urbanité quelles savent affecter en présence d’étrangers dont elles n’ont rien à redouter, les ont cependant rendus indulgents à l’égard des Foullahs. Dès qu’on a vécu quelque temps parmi eux, ils ne manquent pas de vous avouer que le Foullah est menteur et voleur. Menteur, c’est-à-dire fourbe. Je n’en veux pour preuve que la conduite de Bokar-Byro à notre égard, la conduite du grand prêtre Alfa-Ibrahima Fougoumba et des deux almamys que nous avions créés après la mort de Bokar-Byro. Ces trois hommes, qui avaient été nos plus fidèles alliés, dès notre arrivée au Foula, s’unirent pour nous chasser, quoique ennemis entre eux, dès que l’effectif de nos troupes fut réduit à son minimum. Heureusement leur plan fut déjoué. L’almamy Ibrabima-Sory, oncle de Bokar-Byro, plaçait en 1881 son pays sous le protectorat de la France par le traité signé avec le Dr Bayol. Peu de temps après, il opérait de la même façon avec les Anglais. Ainsi il touchait une indemnité de chacune de ces deux nations et fournissait le plus grand nombre de troupeaux à celle qui payait le plus régulièrement. Voleur doit s’entendre dans le sens de pillard. Un Foullah ne dérobera pas un objet de peu de valeur, mais pillera une caravane, enlèvera des esclaves. En 189k, sous prétexte de convertir à la religion de Mahomet les Sousous fétichistes des provinces frontières, le grand prêtre Alfa-Ibrahima envahit avec ses guerriers et ses talibés (élèves ecclésiastiques) la province frontière du Kinsam et enleva 3oo captifs, du riz et du bétail en abondance. Au début, on est frappé par leur ferveur religieuse : salam à k heures du matin, à midi, à 3 et à 6 heures; dans l’intervalle, récitation presque continue de prières sur le chapelet arabe. Pur pharisianisme. Si les pratiques extérieures du culte sont scrupuleusement suivies, la morale de Mahomet est bien délaissée. La polygamie et l’esclavage sont à peu près les seuls points convenablement observés. Le nombre des épouses est généralement en rapport avec la fortune de l’époux. Q u e l q u ’il soit, la femme n’est jamais 404 MIQUEL. dans l’état d’avilissement où elle se trouve chez certaines populations primitives de l’Afrique. Elle a même un rôle assez élevé dans la société foullah. Les enfants oublient souvent le père chef de plusieurs familles, mais n’oublient jamais la mère. Un Foullah n’accomplit jamais une action importante, même dans le domaine de la politique, sans consulter sa mère. L’Al- mamy, pas plus que ses sujets, ne se départit de cette habitude. Les esclaves ne sont pas non plus très malheureux. La direction des villages de culture (fermes habitées par des captifs) est abandonnée à un captif de case, c’est-à-dire issu d’une famille de captifs attachée depuis longtemps au service du maître. Ce régisseur, appelé Satigui, connaît mieux les ressources des fermes que son maître et s’enrichit souvent à ses dépens. Les esclaves artisans : forgerons, cordonniers, tisserands sont ordinairement les conseillers assidus du maître. Enfin d’autres esclaves versés uniquement dans le métier des armes sont ses plus fidèles soldats. On devine qu’une telle organisation ne peut appartenir à un peuple laborieux. En effet, les loisirs laissés par la prière sont consacrés aux entretiens politiques ou aux récits fantastiques des griots. Ordinairement ces palabres sont continués après le repas du soir jusqu’à une heure très avancée. Aussi après le salam du matin, les croyants se replongent-ils dans le sommeil jusqu’au milieu de la journée. 1 faut leur rendre cette justice que, s’ils ne sont très belliqueux qu’à l’égard des peuplades timides environnantes, ils se défendent courageusement lorsqu’il y va de leur suprême intérêt. À Porédaka, Bokar-Byro a ramené cinq fois au combat son armée dispersée par les feux de salve nourris de nos tirailleurs. Il n’a quitté le champ de bataille qu’après avoir vu tomber son fils Mody-Sory et plusieurs chefs. Lui-même avait été blessé par un projectile qui avait tué son cheval. Je ne rappellerai que pour mémoire la constitution du Fouta. Deux grandes familles régnantes : les Alfaya et les Sourya NOTES D'HISTOIRE NATURELLE. 405 prennent le pouvoir tour à tour pendant deux ans. Le droit de représenter la famille revient à l’ainé, à sa mort au cadet, ainsi de suite. A la mort du dernier frère, il passe au premier fds de l’aine. Le Fouta est divisé en neuf provinces appelées Dionals, ces provinces en Missidés (c’est-à-dire régions qui ont pour chef- lieu un village possédant une mosquée ou missidé). Toutes les fois qu’un Alfava règne, les chefs de dional, de missidé, de village sont de la famille ou partisans des Alfaya; le contraire, lorsque c’est un Sourya. L’Almamy est assisté d’un conseil d’anciens qui l’aide à trancher toutes sortes de questions politiques ou juridiques. Le président de ce conseil (charge héréditaire par voie collatérale comme celle des almamys) procède aux intronisations tous les deux ans. Le grand marabout fait, de droit, partie de ce conseil et n’en est généralement pas le membre le moins influent (sa charge est également héréditaire). C’est lui qui sacre les almamys dans la mosquée de sa résidence Fougoumba, la plus ancienne du Fouta. Pendant les huit jours qui précèdent cette grande cérémonie, le postulant se purifie par le jeûne et la prière. Ne sont témoins du sacre que les anciens, les chefs de province et les prêtres ; le peuple écoute religieusement de l’extérieur les prières et les chants. Lorsque la cérémonie est terminée, le nouvel Alrnamy s’avance revêtu d’un manteau blanc, la tête entourée de neuf couronnes représentant les neuf provinces, à la main droite le grand bâton en bambou noir surmonté d’une petite couronne, le sceptre des almamys. 1 est suivi par les notables et les prêtres. Le peuple se précipite au-devant de lui pour toucher ses mains ou ses vêtements. On l’accompagne ainsi jusqu’à la demeure du grand prêtre où on lui apporte des calebasses remplies des divers produits du sol. Il les bénit afin de rendre les récoltes abondantes pendant son règne. Entouré immédiatement après par ses parents, ses partisans, ses griots et ses esclaves préférés, il se rend à Timbo, siège du gouvernement. Là, il se renferme de nouveau dans 4 0 6 .MIQUEL. la retraite el le recueillement. Chaque jour, il enlève une couronne jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’une. La dernière lui confère le pouvoir en même temps que la suzeraineté exclusive sur la province de Timbo. A partir de ce moment, il peut faire acte de gouvernant et 1 e s’en prive pas. Il nomme en effet sans retard dans chaque province, missidé, village, des chefs de sa famille ou de son parti. Le sacre n’a lieu qu’une fois. Lorsque, au bout de deux ans, l’almamy revient à la vie commune, il n’en conserve pas moins ses qualités, il est simplement en disponibilité. Telle est la constitution dans ses grandes lignes. Rarement elle est observée dans toute sa rigueur; au Fouta, peut-être plus souvent qu’ailleurs, l’ambition bouleverse l’ordre établi. Elle prouve, du moins, d’accord avec les constatations ethnographiques, que le peuple qui l’a conçue n’est pas un peuple tout à fait primitif. II GÉOLOGIE. Le Fouta-Djallon occupe le centre orograpbique où prennent leurs sources plusieurs grands fleuves ou affluents importants d’autres grands fleuves de la Côte occidentale d’Afrique. Nous avons ; s’écoulant vers le Nord, la Gambie, le Baffing ou Sénégal et son affluent la Falémé; à l’Est, le Taukisso, qui va se jeter dans le Niger à Siguiri; au Sud, la Kaba et le Mongo réunis au-dessous du 9eparallèle pour former la petite Scarcie; au S. O. la Kora et la Kolenté, qui constituent la grande Scarcie; à l’Ouest, le Koukouré, le Rio-Pongo, le Rio-Nunez, le Rio-Compony, le Rio-Cachéo. Par le Tankisso, à l’Est, on peut arriver avec une embarcation légère jusqu’aux portes du Fouta. Si le Raffing n’avait pas de rapides, on pourrait l’aborder en plein cœur puisque ce fleuve décrit une courbe autour du plateau de Timbo, et, en saison sèche, il a toujours 1 mètre à 1 m. 5o d’eau au gué le plus rapproché de la ville. N’était le même inconvénient, le Konkouré- NOTES D’HISTOIRE NATURELLE. 407 abrégerait la route vers la mer, à l’Ouest, quoiqu’il ne fasse qu’effleurer le Fouta. Ces cours d’eau coulent dans des vallées limitées par des chaînes rocheuses dirigées dans les sens les plus divers. Leur altitude ne dépasse guère 1000 mètres. Tantôt ce sont des massifs rocheux affectant la forme de ballons ou de carènes de bateau renversées, tantôt de plateaux très vastes et dénudés. Ces plateaux sont recouverts par une couche argilo-ferrugineuse à travers laquelle surgissent des blocs ferrugineux à tissu aréolaire formant «des affleurements étendus, véritables dallages que recouvre une maigre végétation de petites graminées 0). % III FLORE. Ce qui frappe, en parcourant la Haute-Guinée et le Fouta, c’est la rareté des forêts. On trouve bien, çà et là, des vallées broussailleuses couvertes d’arbustes entremêlés de plantes demi- grimpantes, rarement d’arbres de haute futaie. Sur le flanc des montagnes, les végétaux de grandes dimensions sont encore plus rares et, sur les plateaux, ils disparaissent complètement. Durant mon séjour à Timbo, j’avais composé un herbier assez complet. Malheureusement, le manque de matériaux, d’installation et l’influence de la chaleur humide au début de l’hivernage ne m’ont pas permis de conserver toutes les plantes recueillies. Je n’ai pu en rapporter qu’un petit nombre au Muséum, où elles ont été déterminées et classées par M. Hua, préparateur de M. le professeur Bureau; elles sont marquées d’un astérique. Plusieurs d’entre elles sont intéressantes par leur nouveauté, je les signalerai au fur et à mesure qu’elles se présenteront. Enfin, je citerai d’autres plantes, communes à d’autres régions de la zone tropicale de l’Ouest de l’Afrique, afin de donner une idée plus complète de la flore du Fouta-Djallou. M Dr Drcvon ( T opo g ra p h ie m éd ica le de la G u inée fr a n ç a i s e , A rc h iv e s de m édecine n avale e t c fd o n ia le , mai 189h ) . /i 0 8 MIQUEL. Pol ygal acébs : * Securidaca lo n g a p e d u n cu la ta , Dioulou. — Arbuste dont les jeunes branches fournissent une écorce textile. Linacées : * H u gon ia P lan ch on i. — Plante demi-grimpante. R i x a c é e s : P a p a y a ca r ica . Mal vacées : * U ren a lo b a la , (M) Kodalé. — Plante herbacée de dispersion très étendue. L’écorce de la racine est textile. G ossypiurn h e rb a c eu m , coton. A belm osch u s m o sc h ife ru s , soumaré. H ib iscu s e scu len tu s , gombo. A dan son ia d i g i l a t a , boabab. — Rare. B o m b a x p e n te n d ru m , fromager ordinaire. *B o m b a x B u en o p o zcn sc , (F) Dioé. — Variété de fromager peu connue. Cola a cu m in a ta , kolalier. — Peu répandu. Ackrinées sapindacées :* C a rd io sperm u m H a b ica ca b u m , corinde, pois de cœur. * P a u l l in ia p in n a ta , (M) Foloza. — Liane dont les feuilles sont employées par les noirs contre la diarrhée. * Schonidelia. — Espèce nouvelle. Ampélidacées : V i t i s , vigne annuelle dite du S ou dan . *Vitis. — Nouvelle variété. Méuacées : * C a m p a , (F) Goby. — Variété de touloucouna. Les graines fournissent un beurre employé pour la toilette. K a y a S e n c g a lc n s is , Kaycedra. Rütace'es aurantiacées : C itru s l im o n iu m , ( S ) Lefouré-couugi. C itru s a u ra n t iu m , (S) Lefouré. C itru s decu m an a . — Rare. Ochnacf.es : Un arbuste dont le genre n’a pas été déterminé. Lyt hrauiacées : L a w son ia in c rm is , henné. — Sert h teindre les ongles en rouge. Cucurhitacées : C u cu rbita m a x im a , potiron. C ucurbita d ife ra . C ucurbita la g e n a r ia . (*> (M) signifie en langue mandingue, (F) en tangue foullah, (S) en angue sousou. NOTES D’HISTOIRE NATURELLE. 409 P o r t u l a c é e s : Portulaca olcracea, pourpier. — Commun. L é g u m i n e u s e s : *Afzeliu Africana, (F) Lenké. — Grand arbre, dont l’écorce et le bois donnent des cendres employées par les indigènes pour la fabrication du savon noir. Erytrophlœum Guinecnse, (F) Téli. — L’écorce fournit par infusion une liqueur rouge vénéneuse, dont les Foullali se servent pour empoisonner leurs flèches. *Banhinia. — Espèce nouvelle voisine du Banhinia reticulata, (F) Barké. — L’infusion de l’écorce est administrée contre la blennorrhagie et la lèpre. *Dialium Guinecnse, (F) Meko. — La décoction de l’écorce est calmante. *Cassia Liberiana, (Ft Sindion. — Feuilles purgatives. *Pterocarpus esculentus, (F) Diogou. — Graines comestibles; ingérées en grande quantité elles provoquent des vomissements. *Pterocarpus erinaceus, (F) Bary. — Fournil un bois rouge, dur, utilisable dans l’ébénisterie. *Erythrina Senegalensis, (F ) Léroung. *Macrolobium Limita, (F) Boubé. — Espèce rare. *Entacta Abyssinaca, (F) Bouda. “Erythrina sigmoïdea. — Espèce nouvelle. “Dnlichos paniculatus. — Espèce nouvelle. Parkia big/obosa, (F) Néré. — Fruits comestibles. Cuits et pilés, ils répandent une odeur repoussante; ils constituent cependant un condiment très apprécié par les noirs. Avachis hypogea, arachide. Indigofera tinctoria, indigo. — Très répandu. L’exploitation donne lieu à une induslrie qui occupe plusieurs villages, dits des teinturiers. Les feuilles et les jeunes rameaux, après avoir subi une certaine préparation sont roulées en boule, que les Dioullias exportent dans toutes les régions. Ces boules peuvent être immédiatement employées à la teinture. Tamarinus Indien. — Peu répandu. Detarium Sénégalaise, (F) Méli. — Fournit un bois rouge et assez dur. Trois espèces de légumineuses qui n’ont pas été déterminées. R u b i a c é e s : “Mussaenda, (F) Mourpbé. 'Paveta, (F) Conunissosso-Bala. — L’écorce bouillie et pilée est un vermifuge. 410 MIQUEL. *Gardenia Thunbergia, (F) Dionhalé. — Petit arbuste à fruits comestibles. *Spermacore globosa. — Pelite herbe. *Mussnenda crylhrophylla. — Arbuste. Sarcoccphalus esculenlus, (F) Dumdaké. — Fruit comestible: écorce e. *Milrocarpum scabrum. — Herbe. CoJJ'ea arabica. — Une variété de ce café existerait à l’état sauvage dans le N. 0. du Foula. C o m p o s é e s : * Vcronia, (M) Cossa-Fina. — Espèce voisine du V.Sc- ncgalensis. Sert à la toilette des dents. A p o c t n é e s : *Strophantus, (F) Kouna-boga. — Espèce nouvelle non déterminée. Strophantus hispidus, (F) Kouna-ni. *Holorrhma AJricana, (F) Kouna-sana. — Les graines de ces trois plantes servent h empoisonner les flèches. *Landolphia, (F) Laré. — Liane à caoutchouc; très répandue. Les indigènes tirent le latex par des entailles, le long de la liane, n’intéressant que les couches superficielles de l’aubier. L a b i é e s : *Icomutn parodoxum. — Genre nouveau; herbe à feuilles alternes dont la racine est un tubercule très odorant. S o l a n é e s : Solatium hjcopersicuin. — Cultivé. Solanum esculcnlum. — Cultivé. Capsicum annuutn, piment de Guinée. Capsicumfasligiatum, petit piment dit poivre de Cayenne. Nicotina labacum. — Cultivé. C o n v o l v u l a c é e s : Batatas ednlis, patate douce. — Cultivée. V e b b é n a c é e s : *Premma hirsuta, (F) Comissone. — La décoction des feuilles est employée contre la conjonctivite. *Vitex. — Une variété. L i l i a c é e s : Une variété non déterminée. E u p h o b b i a c é e s :*Alchoruea, (F) Balanta. — La décoction de l’écorce avec du citron est employée contre la blennorrhagie. Jalropha Manihot, manioc. — Cultivé. Jatropha Curcas, pourguère. — Cultivée. Ricinus communis. T é r é b i n t h a c é e s : Mangifera Indien. — Peu répandu. NOTES D'HISTOIRE NATURELLE. 411 D i o s c o r é e s : Diosccrea batatas, igname. — Tubercule très volumineux et comestible. — Cultivé. Amar y l l idées : *Hœmanthus. — Variété. AnoïiiÉus : Aracée. — Non déterminée. Arum esculentum. Taro. — Cultivé. C y p é i i a c é e s : *Rhynchospora, (M) Foloya. — Liane dont les feuilles sont employées comme astringent. Gr aminées : Oryza sativa. — Cultivé. Panicum miliaceum. — Cultivé. Lea Mays. — Cultivé. Bambusa arundinacea. — Cultivé. S a p o t a c é e s : Bassin Parkii (Karité), (M) Ciloulou. — Se trouve à l’Est du Fouta seulement. Une variété non déterminée, ( F) Soki. Arbre de trois à quatre mètres. Il fournit un latex qui pourrait être exploité comme le caoutchouc. D y p t é r o c a r p é e s : *Lophira alala, (F) Méné. — Les grains fournissent de l’huile. Très répandu. B i g n o n i a c é e s : Trois variétés non déterminées. Pédal inées : Sesamum radiatum, sésame. — Cultivé. M é l a s t o m é e s : Dissotis grandijlora, ( M ) Guingui. — La racine e s t un condiment. Anonacées : Uvaria, (S) Moronda. — Feuilles employées en infusion et cataplasmes comme analgésique. Le (S) Dadi-Gogo dont le rhizome est ténifuge. C a n n a i i a c é e s : Variété de *Byrsocarpus. B i x a c é e s : Papaya. T r i o c a u l o n é e s : Une variété d *Eriocaulus. C o m r r é t a c é e s : Combretuvi Baimhaullii(Heckel), Kinkélibah. — Très répandu, l'infusion des feuilles et de l’écorce est fébrifuge. U l m a c é e s : Ficus elastica e t a u t r e s v a r i é t é s . P a l m i e r s : Phœnir dactilifera, dattier. — Très rare. Chamœrops humilis, palmier nain. — Très répandu. Palmœ Latania, Ronier. — Peu répandu. Elœis Guincensis, palmier à huile. — Peu répandu. 412 MIQUEL. B r o m é l i a c é e s : Rromelia animas, ananas jaune. — Peu répandu. M u s a c b e s : Musa parailisiaca sapientium, bananier. — La tige est employée comme mordant par les teinturiers en indigo. C r y p t o g a m e s k i l i c i n é e s : Fougères. — Jamais arborescentes. Beaucoup d’espèces fournissant des produits comestibles ont été importées au Foula. Ou ne les trouve jamais que dans les villages ou dans les emplacements d’anciens villages; par exemple : le citronnier, l’oranger, le kolatier, le bananier, le manguier. IV F A U N E . Mammifères. S i m i e n s : Le Chimpanzé noir, (M) Oudoung. — Taille de o m. 80 à o m. go. Le Cynocéphale. Une variété de Sapajous. C h é i r o p t è r e s : Chauves-souris ordinaires. — Rares. C a r n i v o r e s : Chien demi-sauvage à pelage fauve, oreilles droites. Hyène, Lion, Léopard, Guépard, Civette, Loutre. ' R o n g e u r s : Porc-épic. Rat palmiste, liai noir. Surmulot. Léporide. P h o b o s c i d i e n s : L’Éléphant. Jument f.s : Le Cheval. — Importé du Massina. L’Ane. — Importé du Soudan. P o r c i n s : Le Phacochère (Sus Africanus). R u m i n a n t s : Gazella Dorcas. Petite chèvre domestique. — Rare. Mouton. — Très grand, h poils droits et rudes. Fournit une viande de très bonne qualité. NOTES D’HISTOIRE NATURELLE. 413 Bœuf sans bosse. — Taille des bœufs du midi de de la France; chair estimée. Oiseaux. P r é h e n s e u r s : Perroquet cendré, Psittacus crytltacus. Variétés de Perruches vertes. G r i m p e u r s : Toucan. Touraco vert avec panache noir. R a p a c e s : l’Aigle, l’Épervier, le Milan. P a s s e r e a u x : le Merle métallique, le Loriot, le Colibri, le Bengali, la Bergeronnette grise: la Veuve. C o l o m r i n s : La Tourterelle à collier, le Ramier. G a l l i n a c é e s : La Poule domestique, la Pintade sauvage et domestique , la Perdrix grise. E c h a s s i e r s : L’Oiseau trompette, le Courlis, l’Outarde (rare). P a l m i p è d e s : Variété de canard à bec court et pointu, Canard domestique, l’Oie d’Égypte. Reptiles. C h è l o n i e n s : l a Tortue d e m a r a i s . La Tortue de fleuve. G r o c o d i m e n s : Caïman. — Dans l e Baffing, l e Koukouré, e t c . S a u r i e n s : l’Iguane, le Caméléon, divers lézards. O p h i d i e n s : la Vipère cornue, le Naja aspic; de nombreuses variétés de Couleuvres, entre autres la Couleuvre verte, le Serpent d’Ësculape. Une variété d’Ophidiens soléuoglyphes non déterminés, à mâchoire inférieure munie d’un crochet. Le Proloptère. Une variété de carpes. Poissons.Mollusques. Un Escargot de grande taille, des Limaces. 414 MIQUEL. Arthropodes. I n s e c t e s : Dans les Coléoptères, on signale un *Carabique(1) du genre Urthogonia et un *Coprier appartenant à deux espèces rares et nouvelles. O r t h o n é v r o p t è r e s : Les Termites, les Fourmilions. O r t h o p t è r e s : Les Sauterelles, q u i détruisent souvent les récoltes, les Mantes, les Blattes. H y m é n o p t è r e s : Abeilles, Guêpes maçonnes, les Fourmis-cadavre, les Manions, fourmis munies de mandibules qui versent dans les blessures un liquide acide; elles vivent en sociétés errantes, n’ont pas de fourmilière; les Fourmis rouges. Parmi les Lépidoptères, deux espèces de *Junonia et une de *Lime- nita. H é m i p t è r e s : Une espèce du genre *Cydure et une du genre *Dinidor. Le Pantatome ou Punaise des bois. Le Pedicultis capitis et le Pediculus vestimentis. D i p t è r e s : le Moustique, le Maringoin, la Mouche ordinaire, la Chique. A r a c h n i d e s : Le Scorpion d’Afrique, variété rouge brun et variété verte. Le Scorpion brun foncé, petit, semblable au Scorpion d’Europe. L’Araignée Migale. La Gale. La Tique du chien. M y r i a p o d e s : La Scolapendre. Vers. Le Lombric terrestre, la Sangsue. L’Ascaride lombricoïde, commune chez les enfants. L’Oxyure. La Douve du foie chez le bœuf; rare. Le Ténia inerme; très commun. Les noms marqués d’un astérisque s’appliquent à des insectes rapportés du Eouta-Djallon et reconnus par M. le professeur Bouvier, du Muséum.

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MIGUEL, “MIGUEL. Notes d'Histoire naturelle sur le Fouta-Djallon. I Population. Annales d'hygiène et de médecine coloniales (1898), p. 396-414,” RevColEurop, consulté le 3 mai 2024, https://revcoleurop.cnrs.fr/ark%3A/67375/2CJ99tzfFBF8.

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