THIROUX. Agglutination et séro-diagnostic dans la fièvre typhoïde. Annales d'hygiène et de médecine coloniales (1898), p. 425-429

Identifiant

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ark:/67375/2CJTZvmXnCvf

Auteur

THIROUX

Personne

Discipline

Médecine et hygiène coloniales

Type de données

Ressources textuelles

Langue du document

Français

Nom abrégé de la revue

Annales de médecine coloniale

Nom détaillé de la revue

Annales d'hygiène et de médecine coloniales

Editeur de la revue

Imprimerie nationale Octave Doin, place de l'Odéon, Paris

Date de parution

1898

Nombre de pages

5

Pathologie

fièvre paratyphoïde
widal
fièvre jaune
brucellose
maladie infectieuse
peste
phénol
pneumonie
solution physiologique
sérodiagnostic
thymol

Licence

Licence ouverte - BIU Santé (Paris)

URI fascicule

https://www.nakala.fr/nakala/data/11280/a4a63bb7

URI document

https://api.nakala.fr/data/10.34847/nkl.d35cb8lq/65caa9d5678670cc26c64093181053685047f321

Cle

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Fichier Texte

425 AGGLUTINATION ET SÉRO-DIAGNOSTIC DANS LA FIÈVRE TYPHOÏDE, p ar le Dr THIROUX , MÉDECIN DE PREMIERE CLASSE DES COLONIES. Le séro-diagnostic est une notion fondée sur la propriété dont jouissent les sérums sanguins d’agglutiner certaines bactéries. Lorsqu’on introduit une certaine quantité de sérum, soit normal, soit pathologique, dans une culture en bouillon ou dans une émulsion de certains microbes, la culture ou l’émulsion, qui se trouvait uniformément louche, ne larde pas à changer d’aspect. Il se produit de légers flocons qui restent d’abord en suspension au sein du liquide, puis se précipitent au fond du vase, laissant voir au-dessus d’eux un liquide clair. C’est une espèce de collage sans coagulation d’albumine. L’agglutination peut se produire à différents degrés, mesurés par la quantité relative de sérum nécessaire pour amener la réaction. Un grand nombre de sérums normaux, possédant la propriété d’agglutiner des bacilles, c’est l’agglutination normale, qu’il ne faut pas confondre avec l’agglutination spécifique, produite par les sérums de malades, de convalescents ou d’animaux immunisés. La première diffère delà seconde en ce qu’elle se produit à un taux beaucoup plus élevé, c’est-à-dire qu’il faut beaucoup plus de sérum normal pour agglutiner un bacille donné qu’il ne faut de sérum de malade atteint de la 426 THIROUX. maladie causée par ce bacille pour produire le même phénomène (1). Le taux de l’agglutination s’exprime par des chiffres et l’on dit qu’un sérum agglutine à 1 p. 5o, ce qui signifie qu’il faut pour produire la séro-réaction 1 partie de sérum par 5o parties de culture en bouillon ou d’émulsion. Séro-diagnostic de lafièvre typhoïde. — Le pouvoir agglutinatif, vis-à-vis du bacille typhique, se retrouve dans le sérum des malades atteints de fièvre typhoïde. Si la culture n’est pas agglutinée à moins d’un dixième, on ne peut tirer aucune conclusion de la réaction, qui n’est pas spécifique, l’agglutination pouvant se produire à ce taux avec certains sérums normaux. On doit faire des expériences avec des doses variées : un cinquantième, un centième, et déterminer, à un dixième près, la dose minima de sérum nécessaire pour produire le phénomène. Le pouvoir agglutinatif n’est donc spécifique qu’au-dessus d’un dixième. Cette propriété spécifique apparaît dans le sérum des malades atteints de fièvre typhoïde à des époques variables; on peut déjà les rencontrer le troisième jour, le sixième ou le neuvième; on doit donc répéter les examens tous les jours. Elle est du reste assez variable comme durée et, générale­ ment, maxima à l’acmé de la maladie, elle diminue ordinairement pendant la convalescence; elle peut cependant persister assez longtemps après, ce qui explique qu’on la retrouve quequefois chez les personnes qui ont eu la fièvre typhoïde. La séro-réaction spécifique ne peut être considérée ni comme une réaction d’immunité, ni comme indiquant le début de la convalescence, car elle apparaît généralement au début de la I') Les expériences publiées en 1 8 9 6 , dans les A n n a le s de l ’I n s t i t u t P a s ­ te u r , par M. Bordet, semblent établir que celte augmentation du pouvoir agglutinant, chez les malades ou animaux immunisés, n'est due ni au développement d’une substance spéciale spécifique, ni à une augmentation dans la quantité des agglutinines normales, mais à une simple augmentation d’énergie de ces agglutinines. A G G L U T IN A T IO N E T S E R O - D IA G N O S T I C . 427 maladie et on la retrouve encore quelques instants avant la mort. C’est plutôt une réaction d'infection. Technique. — Le sang du malade se recueille par piqûre de la pulpe digitale ou du lobule de l’oreille. Il est préférable d’aseptiser la région et de se servir d’un vase stérile, mais ce n’est pas indispensable, la séro-réaction se produisant en présence de microbes étrangers, et ces microbes n’ayant du reste pas le temps de se développer en abondance. On attend la formation du caillot, que l’on sépare du sérum avec un fil de platine ou l’extrémité d’une fine tige de verre, nn ayant soin de ne pas mettre en suspension trop de globules rouges, qui pourraient masquer la réaction. Si le sérum, séparé du caillot, en contenait une trop grande quantité, on le laisserait simplement déposer. De ce sérum on pourra faire des dilutions dans l’eau physiologique : eau 1000, sel marin 7, pour faciliter les mensurations. Comme culture, on se sert d’une culture en bouillon de bacilles typhiques, âgée de vingt-quatre heures, uniformément trouble et ne renfermant pas de grumeaux. Dans le cas où l’on ne pourrait disposer que d’une culture plus ancienne, on peut s'en servir après l’avoir filtrée sur papier. Enfin, on a pu produire la séro-réaction dans des cultures stérilisées par la chaleur, le sublimé, l’acide phénique, le thymol, etc., et même dans des bouillons de culture filtrés sur bougies Chamberland (Widal-Nicolle); mais ces derniers procédés, surtout intéressants par la détermination de la substance agglutinée, n’offrent que peu d’intérêt au point de vue du séro­ diagnostic pratique. Pour faire un mélange titré du sérum et de la culture, on a employé plusieurs méthodes : les uns, avec Widal, se contentent de prendre un tube de verre et de l’étirer dans sa longueur, puis le cassent par le milieu ils forment deux pipettes, débitant des gouttes parfaitement égales, ou plutôt suffisamment égales pour la pratique, dont l'une sert à compter les gouttes 428 THIROUX. de culture et l’autre à compter les gouttes de sérum pur ou dilué. D’autres techniciens préfèrent se servir de la pipette graduée au centième de centimètre cube de l’hématimètre, ou de pipettes spéciales, analogues à cette dernière. Ces mensurations sont du reste plus précises. Le séro-diagnostic peut se faire avec du sang conservé dans un tube scellé ou dans un récipient quelconque, ce qui en facilite l’envoi dans les laboratoires. Il peut même être fait avec du sang desséché; cette méthode, qui a été employée par MM. Widal, Johnston et Pick, pourrait peut-être rendre des services en médecine légale, ainsi que le font remarquer MM. Widal et Sicard; mais, étant donnée la facilité de se procurer du sang frais, elle ne doit être employée qu’exceptionnellement. On a fait des mélanges titrés dans de petits tubes stériles, en ménageant un tube témoin qui, n’ayant pas reçu de sérum, servira de point de comparaison, on examine le liquide d’abord dans les tubes, puis au microscope, en déposant une goutte entre lame et lamelle. La réaction peut se produire instantanément ou dans un temps plus ou moins long; on pourra, dans le cas où elle tarderait à apparaître, mettre pendant deux heures les tubes à l’étuve, à 35 degrés, si on en a une à sa disposition. Lorsque la réaction ne se produit pas à un dixième, on peut considérer le résultat comme négatif, mais on doit recommencer la recherche les jours suivants. Le séro-diagnostic, qui a déjà fait ses preuves, peut rendre de grands services dans les cas larvés ou incertains et, en particulier, dans les pays tropicaux, lorsque l’on a à faire le départ entre l’agent malarique et l’agent typhique dans des affections simples ou compliquées. Les mêmes méthodes ont été employées dans nombre d’autres affections et ont donné de bons résultats dans la fièvre de Malte (Wright), la peste (Wyssokowitch et Zabolotny). Les résultats ont été moins bons dans la pneumonie, les affections coli-bacillaires ou à streptocoques. Enfin quelques observations dues à Sanarelli et à Otto Le- B U L L E T IN O F F IC IE L . 429 reh semblent prouver que le sérum des malades atteints de fièvre jaune provoque la séro-réaction spécifique dans les cul­ tures du bacille ictéroïde de Sanarelli.

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THIROUX, “THIROUX. Agglutination et séro-diagnostic dans la fièvre typhoïde. Annales d'hygiène et de médecine coloniales (1898), p. 425-429,” RevColEurop, consulté le 21 novembre 2024, https://revcoleurop.cnrs.fr/ark%3A/67375/2CJTZvmXnCvf.

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