JOURDAN. Note sur les ophidiens de Madagascar. Annales d'hygiène et de médecine coloniales (1898), p. 465-467
Identifiant
ahmc_1898_p_465_467
ark:/67375/2CJDX4vRzqZj
Auteur
JOURDAN
Personne
Discipline
Médecine et hygiène coloniales
Type de données
Ressources textuelles
Langue du document
Français
Nom abrégé de la revue
Annales de médecine coloniale
Nom détaillé de la revue
Annales d'hygiène et de médecine coloniales
Editeur de la revue
Imprimerie nationale Octave Doin, place de l'Odéon, Paris
Date de parution
1898
Nombre de pages
3
Pathologie
morsure
Coordonnées géographiques
[2.5,112.5#Malaisie]
[22,79#Inde]
[35,105#Chine]
Licence
Licence ouverte - BIU Santé (Paris)
URI fascicule
https://www.nakala.fr/nakala/data/11280/a4a63bb7
URI document
https://api.nakala.fr/data/10.34847/nkl.d35cb8lq/06aa5f4045174b8589e2096ccbd1be7444690821
Cle
ahmc_1898_p_465_467
Fichier Texte
NOTE SUR LES OPHIDIENS . 465 NOTE SUR LES OPHIDIENS DE MADAGASCAR, par le D r Ed. JOURDRAN, MÉDECIN DE PREMIÈRE CLASSE, LICENCIÉ ÈS SCIENCES NATURELLES. L’erpétologie, comme l’a dit M. Grandidier, n’est pas la branche d’histoire naturelle qui offre le moins de nouveautés à Madagascar. — Plusieurs des types s’éloignent de ce qu’on a trouvé, jusqu’à ce jour, dans d’autres contrées. — Quelle est donc la particularité anatomique qui peut faire l’intérêt d’une étude sur les ophidiens malgaches? C’est, et cela est extrême ment curieux, qu’on n’a pas encore rencontré un échantillon de ce groupe armé d’un appareil venimeux. — Il est extraordinaire en effet qu’avec les relations et les affinités de la faune malgache avec la faune des autres régions, en particulier de l’Afrique, de l’Inde, de la Malaisie et des îles de la Sonde, on ne trouve point, dans la grande île de l'Océan Indien, un spécimen de serpent venimeux alors qu’il y en a tant dans les contrées que nous venons de nommer. Il est intéressant de consulter l’opinion des différents voyageurs qui ont vu et observé les serpents de Madagascar. — On se convaincra que l’opinion générale est qu’il n’y existe pas un seul serpent venimeux. L’opinion des voyageurs ne doit pas être toujours, il est vrai, notre critérium dans une question de ce genre, aussi la passerons-nous au crible de l’étude anatomique et vraiment scientifique, faite pendant ces dernières années, par les naturalistes les plus distingués : i° Parmi les reptiles, dit Baker dans une note lue à la British association, il y a plusieurs sortes de serpents, mais on n’en connaît aucun pourvu d’appareils venimeux dans la région centrale montagneuse. La famille cosmopolite des couleuvres est représentée par deux genres américains, les Philodrias et Ann. d ’ h y g . c o l o n . — Octobre-nov.-déc. 1 8 9 8 . I — 3 l 406 JOURDRAX. les Hetérodon, el par un troisième genre, commun à la Chine el à l’Amérique, l’Herpétodryas. Deux familles : les Lycodontidées el les Vipéridées, toutes les deux abondantes dans l’Afrique et dans l’Asie tropicales, n’existent pas à Madagascar. Dans le très intéressant récit de voyage de M,1,e Pfeiffer, nous lisons ces lignes : « On ne rencontre à Madagascar, à l’exception du caïman, aucun des animaux féroces tels que le lion et le tigre; les serpents, eux-mêmes, n’y sont pas dangereux.» En 1883, M. Ch.Buet s’exprime ainsi dans son ouvrage intitulé Madagascar, la Reine des îles africaines : k Quant aux serpents, l’espèce en est aussi variée qu’abondante; les plus gros n’ont pas de venin. » En 1884, Henri d’Escamps, dans son chapitre sur la géographie de l’île, parle en ces termes des ophidiens : II y a à Madagascar des serpents de diverses espèces et de grosseurs différentes. M.Leguevel dit qu’il en a tué un de seize pieds de long, dont la morsure était inoffensive. Outre la couleuvre ordinaire, biby lava, il y a aussi le mandoha et Yankoma, qui sont des boas ne faisant de mal qu’aux poulaillers.» Marius Chabaud, en 1893, eut l’occasion défaire un voyage à Madagascar el observa également l’innocuité complète des reptiles de la grande ile africaine. « Les serpents sont nombreux, dit-il, aucun n’est venimeux.» 20 Mais tous ces observateurs n’ont étudié que très vaguement les serpents dont ils parlent; leur opinion peut donc être suspectée et laisser des doutes dans l’esprit. Il n’en est pas de même de l’étude vraiment scientifique faite au cours de ces dernières années, sur un certain nombre d’échantillons de ce groupe, par M.Mocquard, du Muséum, qui a publié une note dans le Bulletin de la Société philomathique de Paris sur une collection rapportée par MM. Alluand et Belly. ?—• Cet auteur 1’a pas trouvé de type venimeux dans cette collection. — M. Boulenger du British Museum, dans son Catalogue of the Snakes, donne la description d’un certain nombre de ces animaux et n’a pas non plus trouvé de type pourvu d’appareil à venin. MM. Günther, Bôtlger, Peters se sont occupés aussi de l’étude NOTE. 467 d’un certain nombre de types de régions diverses, et ils ne font nulle part mention d’une espèce dangereuse. Nous avons nous-même étudié et déterminé un certain nombre d’échantillons que nous avons recueillis à Madagascar, et nous avons trouvé chez tous les types soumis à notre examen ce caractère d’innocuité si remarquable. Nous ne donnerons pas ici notre opinion sur l’étiologie d’un pareil caractère morphologique, nous réservant de faire une élude dans un travail plus complet, qui nous demandera encore un nouveau séjour dans file et une collection plus ample d’échantillons de ce groupe. Nous ne voulons, pour aujourd’hui, qu’apporter un appoint de plus à la particularité déjà signalée pour notre nouvelle possession.
Collection
Citer ce document
JOURDAN, “JOURDAN. Note sur les ophidiens de Madagascar. Annales d'hygiène et de médecine coloniales (1898), p. 465-467,” RevColEurop, consulté le 21 novembre 2024, https://revcoleurop.cnrs.fr/ark%3A/67375/2CJDX4vRzqZj.