GRIES. Note sur un nouvel testament "aiguille-hépatotomie" pour l'ouverture des abcès profonds du foie. Annales d'hygiène et de médecine coloniales (1898), p. 467-470

Identifiant

ahmc_1898_p_467_470
ark:/67375/2CJvRzqbWr3v

Auteur

GRIES

Personne

Discipline

Médecine et hygiène coloniales

Type de données

Ressources textuelles

Langue du document

Français

Nom abrégé de la revue

Annales de médecine coloniale

Nom détaillé de la revue

Annales d'hygiène et de médecine coloniales

Editeur de la revue

Imprimerie nationale Octave Doin, place de l'Odéon, Paris

Date de parution

1898

Nombre de pages

4

Pathologie

abcès
hépatite chronique

Licence

Licence ouverte - BIU Santé (Paris)

URI fascicule

https://www.nakala.fr/nakala/data/11280/a4a63bb7

URI document

https://api.nakala.fr/data/10.34847/nkl.d35cb8lq/59788f946e299e144d307824835fa5e1a5a6e8f6

Cle

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Fichier Texte

467 NOTE SUR UN NOUVEL INSTRUMENT « Aiguille-HEPATOTOME » IPOUR L'OUVERTURE DES ABCES PROFONDS DU FOIE, par le D' GRIES , MÉDECIN ES CHEF DE DEUXIEME CLASSE DES COLONIES. Lorsque dans un cas d’hépatite, la ponction exploratrice a révélé la présence d’une collection purulente profonde, le chirurgien, qui n’a pour se guider que l’aiguille laissée en place, peut éprouver une réelle difficulté à atteindre l’abcès et à l’inciser franchement et avec sûreté. L’aiguille exploratrice est en effet un guide incertain et sans fixité; le bistouri, bien que dirigé avec la plus grande attention le long de l’aiguille, ne peut suivre exactement son trajet dans le tissu hépatique. M’étant trouvé en présence de cette difficulté, j ’ai été amené à rechercher les moyens d’y obvier et imaginai un instrument qui est la combinaison de l’aiguille exploratrice avec l’uréthrotome. L’aiguille porte sur toute sa longueur une rainure ou cannelure, destinée à recevoir une tige d’uréthrotome avec sa lame. 31 .468 GRIES. Une ponction révèle, je suppose, l’existence d’un abcès profond; l’aiguille laissée en place, on pratique au bistouri l’incision de la peau comme dans l’opération ordinaire, puis introduisant la tige d’urétbrotome (qui devient un hépatotome) dans la cannelure de l’aiguille, sa lame va d’une manière certaine ouvrir l’abcès; si l’ouverture n’était pas jugée suffisante, elle serait aisément agrandie en faisant faire à l’hépatotome un demi-tour sur son axe et pratiquant, en le retirant, une nouvelle incision du côté opposé à la première. L’aiguille devait être en outre munie, du côté opposé à la cannelure, d’un anneau destiné à en assurer la fixation pendant la section; l’instrument comportait trois lames de différentes grandeurs, triangulaires, et à sommet mousse, comme dans l’urétlirotome. Je priai M. Mathieu, fabricant à Paris, de fabriquer cet instrument, en y apportant les modifications et améliorations que son expérience lui suggérerait. M. Mathieu modifia en effet le modèle proposé en adoptant le dispositif suivant : Au lieu d’une aiguille à cannelure, ce fabricant a imaginé une aiguille présentant sur toute sa longueur une fente étroite destinée à laisser passer la lame de l’hépatotome ; une canule de même longueur, portant le canon qui s’adapte au tube d’aspiration, entre à frottement dans l’aiguille et la transforme, pour la ponction, en une aiguille ordinaire en fermant la fente longitudinale, La ponction faite, la canule est retirée et remplacée par la tige de l’hépatotome; la manœuvre, à partir de ce moment, est la même qu’avec le premier dispositif. La modification apportée par le fabricant au modèle proposé était ingénieuse, mais encore perfectible; en effet, la canule placée à l’intérieur de l’aiguille en rétrécit trop la lumière (à moins d’adopter pour l’aiguille un calibre relativement gros que ne comporte pas une ponction exploratrice), et il était à craindre qu’elle ne soit facilement obstruée par un pus épais et grumeleux. Je proposai à M. Mathieu d’adopter une disposition inverse, c’est-à-dire de placer la canule extérieurement à l’aiguille. Dans n o t e . 469 ce nouveau dispositif, qui a été réalisé, ce n’est plus l’aiguille qui porte la fente longitudinale destinée au passage de la lame mais la canule; d’autre part, c’est l’aiguille qui s’adapte par son canon au tube aspirateur, et non plus la canule. En résumé, l’instrument comprend : i° Une aiguille aspiratrice n° a ou 3, longue de i5 centimètres, munie d’un canon s’adaptant au tube aspirateur Dieu- lafoy; 2° Une canule dans laquelle glisse l’aiguille et présentant une fente longitudinale pour le passage de la lame de l’hépatotome, munie, en outre, du côté opposé à la fente, d’un anneau destiné à la maintenir; 3° Trois tiges, munies de lames de diverses grandeurs, 9, i3 et 17 millimètres, glissant dans la canule. Les lames sont tranchantes à leur sommet, et non plus mousses comme dans les précédents modèles. L’une des lames a la forme de celle de Turéthrotome; elle est placée de champ comme dans cet instrument. Les deux autres tiges portent une lame de forme losangique qui, au lieu de se présenter de champ par rapport à la fente de la canule, est horizontale; ce nouveau dispositif, imaginé par M. Mathieu, est très ingénieux; il double la largeur de la lame et permet de faire en un seul temps la section du tissu hépatique, tout en donnant, une ouverture suffisante pour l’évacuation de l’abcès. La forme et la dimension de ces lames pourront d’ailleurs subir ultérieurement telles modifications dont l’usage et l’expérience montreront l’utilité. Le mode d’emploi de l’aiguille hépatolome est très simple et peut se résumer en quelques mots : Ponction exploratrice avec l’aiguille munie de sa canule extérieure — l’aspiration révèle un abcès — retrait de (’aiguille, incision des téguments avec le bistouri de chaque côté de la canule pour faciliter le passage de la lame coupante, introduction de la tige de l’hépatolome dans la canule, en ayant soin de placer la lame dans 470 1.11)1 Y le plan qui convient, suivant le siège de la ponction (paroi thoracique ou abdominale) et suivant que la lame dont on se sert est de champ ou horizontale — bien fixer la canule en la maintenant avec l’index gauche passé dans l’anneau dont celle pièce est munie — pousser franchement la tige, comme dans l’uréthrolomie, jusqu’à bout de course; la lame qui atteint l’extrémité de la canule ira, d’une manière sûre, ouvrir l’abcès, agrandissement éventuel de l’incision en retirant l’hépatotome. Bien que n’ayant pas eu jusqu’à ce jour l’occasion de le mettre à l’épreuve, j’ai cru devoir, dès à présent, faire connaître cet instrument pour le soumettre à l’appréciation du Conseil supérieur de santé des colonies, ainsi qu’à celle de mes collègues de la Marine ou des Colonies; ceux d’entre eux qui ont opéré des abcès profonds du foie se sont sans doute trouvés, comme moi, aux prises avec la difficulté que je signale dans cet acte opératoire. L’instrument que je propose pour y obvier est certainement encore perfectible; je serais heureux d’apporter dans son dis- positif les modifications que mes collègues ou d’autres confrères voudront bien m’indiquer.

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GRIES, “GRIES. Note sur un nouvel testament "aiguille-hépatotomie" pour l'ouverture des abcès profonds du foie. Annales d'hygiène et de médecine coloniales (1898), p. 467-470,” RevColEurop, consulté le 6 mai 2024, https://revcoleurop.cnrs.fr/ark%3A/67375/2CJvRzqbWr3v.

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