CLAVEL C.. Bibliographie. Considérations sanitaires sur l'expédition de Madagascar et quelques autres expéditions coloniales, françaises et anglaises. L.-Henry May. Annales d'hygiène et de médecine coloniales (1898), p. 298-301

Identifiant

ahmc_1898_p_298_301
ark:/67375/2CJPtpJjnMZR

Auteur

CLAVEL C.

Personne

Discipline

Médecine et hygiène coloniales

Type de données

Ressources textuelles

Langue du document

Français

Nom abrégé de la revue

Annales de médecine coloniale

Nom détaillé de la revue

Annales d'hygiène et de médecine coloniales

Editeur de la revue

Imprimerie nationale Octave Doin, place de l'Odéon, Paris

Date de parution

1898

Nombre de pages

4

Pathologie

choléra
fièvre jaune
hépatite chronique
maladie infectieuse

Coordonnées géographiques

[-15.71667,46.31667#Majunga]
[-18.91368,47.53613#Tananarive]
[-21.1,55.6#La Réunion]
[11,107#Cochinchine]
[16,30#Soudan]
[22,105#Tonkin]
[22,79#Inde]
[23,-102#Mexique]
[27,30#Egypte]
[33,66#Afghanistan]
[9,39.5#Abyssinie]
[9.5,2.25#Dahomey]

Licence

Licence ouverte - BIU Santé (Paris)

URI fascicule

https://www.nakala.fr/nakala/data/11280/a4a63bb7

URI document

https://api.nakala.fr/data/10.34847/nkl.d35cb8lq/17e2da2fbfbb10d146fa624aa8b625388d12a5f5

Cle

ahmc_1898_p_298_301

Fichier Texte

298 BIBLIOGRAPHIE. Considérations sanitaires sur l'expédition de Madagascar et quelques aulres expéditions coloniales, françaises et anglaises. -— L.-Henry May. Paris, 9 et 11, rue Saint-Benoit. Sous ce titre, qui délimite bien la matière,M. le DrG.-A. Reynaud, médecin en chef du corps de santé des colonies, a publié un ouvrage dont la valeur sera hautement appréciée par l’homme du monde au tant que par l’homme du métier — administrateur, soldat ou médecin — , connue le dit M. de Mahy, député de la Réunion, dans une éloquente préface. Nul d’ailleurs plus que M. Reynaud n’était à même de mieux traiter pareil sujet, suite naturelle de son importante monographie parue il y a quelques années dans les Archives de médecine navale et coloniale et intitulée : L’armée coloniale au point de vue de l’hygiène pratique. Son expérience des choses de la mer et des contrées tropicales, où P) La conférence de Koch présente un tel intérêt pour les médecins des colonies que nous en donnerons une traduction complète dans un des pro chains numéros. (La Direction.) BIBLIOGRAPHIE. 2 9 9 il a passé une grande partie de son existence en qualité de médecin militaire, lui permettait d’envisager dans leurs moindres détails les données relatives aux conditions de la vie des Européens dans les pays chauds, soit en paix, soit en guerre. Tout en émettant ses idées per sonnelles, l'auteur a cru néanmoins devoir puiser aux meilleures sources les documents dont son livre est rempli : rapports officiels, souvenirs de campagnes, histoires d’expéditions, revues de l’étranger, etc. Avant d’aborder le sujet principal de son travail, qui ne comprend pas moins de 5oo pages, le Dr Reynaud fournit des notions générales sur les climats chauds ou torrides. Il en fait connaître les caractéristiques : température très élevée, constance dans la moyenne de ces élévations avec, cependant, des variations et des oscillations thermo- métriques soit d’un pays à l’autre d’une même zone, soit d’une saison à l’autre, soit du jour à la nuit, — variations et oscillations influencées par les vents régnants, le voisinage des grandes surfaces d’eau ou de sable, etc. D’autres facteurs plus actifs interviennent dans la Inde que l'organisme européen doit soutenir, à savoir : l’humidité, la tension de la vapeur d’eau, qui abaisse d’autant plus la pression de l’air qu’elle s’élève davantage, la tension électrique, la pression barométrique. Aces causes de débilitation, d’ordre météorologique, auxquelles il est déjà difficile de résister, viennent s’ajouter les influences qui naissent du sol et qui sont plus redoutables encore. Les germes contenus dans les terres non soumises à la culture régulière ou remuées accidentellement s’en dégagent sous l’action combinée de la chaleur et de l’humidité, déterminant l'intoxication palustre, qui se complique fréquemment de dysenterie et d’hépatite. Enfin quelques pays chauds ou torrides ont le triste privilège d’être des foyers de maladies infectieuses, parmi lesquelles la fièvre jaune elle choléra. Si l’Européen en général, fidèle observateur des préceptes hygiéniques basés sur les données de la 'science moderne en ce qui touche la climatologie des régions tropicales, ne triomphe qu’à grand’ peine des agressions multiples auxquelles il est en butte, quelles difficultés n’auront pas à vaincre-ceux qui sont astreints aux obligations de la vie militaire, surtout en temps d’expédition! Et il est ici bien moins question de l’adversaire rencontré sur le champ de bataille que des ennemis invisibles dissimulés à la surface du sol et s’en échappant pour se répandre dans les premières couches de l’atmosphère. D’où la nécessité qui s’impose de ne rien négliger, dans les guerres 300 BIBLIOGRAPHIE. coloniales, en vue de réduire au minimum la morbidité et la mortalité de nos soldais. Ce résultat n’a malheureusement pas été obtenu dans la dernière expédition de Madagascar, malgré les leçons de l’expérience, malgré les enseignements du passé. C’est ce qu'a bien mis en relief le Dr Keynaud. Avant de raconter l’histoire médicale de cette glorieuse mais cruelle campagne, il fait un résumé sobre et toutefois complet des expéditions coloniales, françaises et anglaises, entreprises dans la seconde moitié de ce siècle, résumé toujours précédé de considérations sur la climatologie des pays où se sont déroulées les opérations militaires. Du côté des Anglais, il passe en revue l’expédition d’Abyssinie (1867-1868), la première guerre contre les Ashantis (1873-187Ô), l’expédition de l’Afghanistan (1878-1879), les campagnes dans la Haute-Egypte correspondant aux années 1882,188A, 1885 et 1896, enfin la deuxième guerre contre les Ashantis (1895-1896). Du côté des Français, il étudie les expéditions de Cochinchine, du Mexique, du Tonkin, du Soudan, du Dahomey. Comme il le fait remarquer, il ne considère, dans la conduite de ces campagnes, queles dispositions intéressant l’hygiène : composition du corps expéditionnaire, choix des époques, marches, travaux, équipement, alimentation, exécution du service sanitaire. Chacun de ces points, soigneusement analysé, est l'objet de consciencieuses critiques. La deuxième partie de son ouvrage, de beaucoup la plus importante, est consacrée à l’expédition de Madagascar, qu’il suit dans ses moindres détails et toujours sur le terrain où il a voulu se placer. Il énumère les études qui ont précédé l’organisation de la campagne, entretient le lecteur de ses préparatifs, décrit la constitution du corps expéditionnaire, les manœuvres relatives à l’embarquement et au débarquement du personnel et du matériel, la marche des opérations à terre, la construction de la route de Majunga à Audriba poursuivie avec une inébranlable obstination, la formation et la marche de la colonne légère jusqu’à la prise de Tananarive. Il aborde ensuite le fonctionnement du service de santé, la question des sanatoria et celle des rapatriements, Des tableaux de morbidité et de mortalité, puisés dans les rapports officiels, complètent ces renseignements et sont suivis de statistiques permettant d’établir des comparaisons, hélas! douloureuses entre la BULLETIN OFFICIEL. 301 campagne de Madagascar et les précédentes expéditions coloniales, Françaises et étrangères. Les causes de ce désastre sanitaire, bien mises en évidence par l’auteur, sont trop nombreuses pour être énumérées ici. Elles sont surtout attribuables à la constitution du corps expéditionnaire comprenant des hommes beaucoup trop jeunes pour la plupart , à la pro portion exagérée des soldats européens, à l’insuffisance des moyens de transport entraînant un séjour prolongé dans les régions basses et marécageuses, à la pénurie du personnel médical et des moyens dont il disposait, à l’équipement trop lourd des hommes et, par-dessus tout, à la construction d’une route, au remuement des terres, travaux qui ne devraient jamais être accomplis par des Européens en pays tropical. M. le médecin en chef Reynaud, après avoir signalé les fautes commises et rendu un juste hommage à la discipline et au courage héroïque de tous, conclut à l’urgence de la constitution d’une armée coloniale représentant un organisme complet et ayant à sa tête un état-major composé d’hommes spéciaux, préparés par leurs études et leur expérience à la tâche qu’ils auront à remplir. II en détermine les bases et indique un projet qui mérite d’être pris en sérieuse considération. D‘ C. CLAVEL .

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CLAVEL C., “CLAVEL C.. Bibliographie. Considérations sanitaires sur l'expédition de Madagascar et quelques autres expéditions coloniales, françaises et anglaises. L.-Henry May. Annales d'hygiène et de médecine coloniales (1898), p. 298-301,” RevColEurop, consulté le 9 mai 2024, https://revcoleurop.cnrs.fr/ark%3A/67375/2CJPtpJjnMZR.

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